Les poètes de la souveraineté du Québec ont salué le Congrès national africain (ANC) comme un «mouvement de libération». Nelson Mandela (1918-2013) défendait aussi un pouvoir central fort. De ce point de vue, il ressemblait plus à un Pierre Elliott Trudeau qu'à un René Lévesque. Voir aussi Lucie Pagé : compagne de route de l'ANC (21 novembre 2021)
La province de Québec fait barrage à ce monde de 1899 gagné par la fièvre impérialiste (Siegfried, 1906). Société globale , autoréférente, elle semble aux uns un « pays d’avant-garde dans la conquête des libertés canadiennes (Groulx, 1952, p. 131) ». Elle paraît isolationniste aux autres qui inventent une « tradition antimilitariste (Mongeau, 1993, p. 83-84) » ou qui forgent un peu plus sa réputation de peuple pacifique, voire de pacifiste (Robitaille, 2003, p. 56). Pour le chroniqueur Gilles Proulx, les Canadiens français s’affirment comme non-violents à partir de la guerre des Boers. L'échec des patriotes en 1837-1838 leur interdit le recours aux armes. Ils se mettent sous la protection de la Grande-Bretagne, puis des États-Unis. Ils en aiment le confort. Or, le pacifisme a un coût. Il réduirait encore de nos jours les Québécois à la « puérilité », au refus d'une pleine souveraineté : [L]e Canadien français « cliché » de la fin du XIX e siècle, bon catholique et soumis