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Délivrance de Ladysmith au Natal et échauffourée à Montréal en mars 1900

Figure 1    La Presse (Montréal), 1er mars 1900, page 1.

             

Les jeunesses impérialiste et nationaliste ne se contentent pas de paroles et d'écrits; elles passent aux actes (Pelleter, 1963, p. 342). Les élites anglo-protestantes et franco-catholiques de Montréal choisissent la voie du « cloisonnement institutionnel » depuis le début du XIXe siècle. Ce système, basé sur l'ethnie et la religion, réussit bien. Or, les conflits ouverts ne peuvent être tout à fait contenus. « Le plus spectaculaire survient dans le contexte de la guerre des Boers (Linteau, 2000, p. 164) (fig. 1). »

Le monde anglophone se sent humilié après ses premières défaites en Afrique australe. Il est exaspéré. Il craint le « désastre d’un jour à l’autre (La Vérité, 10 mars 1900, p. 2) ». Il pousse un soupir de soulagement le 1er mars 1900. Le succès à Paardeberg dans l’État libre d’Orange et la délivrance de la garnison de Ladysmith[1] au Natal annoncent enfin la victoire britannique sur les Boers. Ouf!

Or, la tension accumulée au fil des mois atteint le point d’ébullition au Québec. Des organes du Canada français, comme La Patrie, Les Débats et La Vérité, critiquent la participation du Dominion à la guerre. Ils commentent les premiers revers britanniques. Ils expriment des sentiments pro-boers (Pelletier, 1963).

Soudain, les descendants des vainqueurs de 1760 lèvent la tête. Ils sentent le besoin de rappeler bruyamment qu’ils restent, dans la province, les maîtres (Lester, 2001, p. 198). Ils décident de rendre visite aux Canadiens français pour s’assurer que l’hôtel de ville, leurs journaux et leur université arborent bien haut l’Union Jack. Ils entonnent le Rule, Britannia et le God Save the Queen.

Des milliers d’anglophones mettent en cause les francophones à Montréal. Les Canadiens français répondent le lendemain en aussi grand nombre. La Patrie rapporte qu’ils déploient le tricolore bleu, blanc et rouge de la France (fig. 2)[2]. Ils chantent La Marseillaise[3].

Figure 2.     Contre-manifestation des étudiants canadiens-français de l’Université Laval à Montréal le 2 mars 1900. (Tirée de La Patrie, 3 mars 1900c.)

Manifestations et contre-manifestations se succèdent. La « guerre des drapeaux (Lacoursière, 1997, p. 27; Miller, 2003, p. 47; Proulx et Messier, 2019, p. 71) » dure dans les rues de la métropole du Québec et du Canada trois ou quatre jours.

Olivar Asselin décrit dans Les Débats du 4 mars l’affrontement qui survient le premier du mois entre des étudiants de McGill et ceux de la succursale de l’Université Laval à Montréal[4]. Le polémiste « anarchisant (Hamelin et Gagnon, 1984, p. 297) » de 25 ans offre ce reportage saisissant que confirment La Presse (1er mars 1900; 2 mars 1900), La Patrie (2 mars 1900) et Le Journal (2 mars 1900) :

«Guerre de race

[…]

Une bande de voyous, que l’on dit étudiants à l’Université McGill, ont envahi la rue Saint-Jacques et, pendant trois heures, sous les fenêtres du bureau professionnel de M. l’échevin LeBœuf, ont violenté les personnes, dilapidé la propriété, obstrué les voies du commerce. Pas même ceux qui, enfonçant les bureaux de La Presse, étaient allés battre les employés de ce journal […] n’ont été inquiétés, et la plupart d’entre eux, l’instant d’après leur libération, crachaient au visage de ces benêts agents de police canadiens-français qui les avaient épargnés, et, à l’Hôtel de Ville la masse a tout saccagé, tout souillé, et nous avons eu la douleur de voir un maire canadien-français […] féliciter de leur patriotisme et de leur bruyante gaité […] ces braillards demi-ivres dont la voix, depuis le matin, n’avait cessé d’insulter à sa race.

De l’Hôtel de Ville, la meute s’est portée à l’Université Laval. À la Place Viger elle a rencontré une dame et s’est mise à chanter : « Hop along, Mary, hop along! »

Quelques pas plus loin deux jeunes filles ont traversé la rue. Like the girls along, a crié la meute. Pas même nos femmes n’ont été à l’abri de leurs insultes.

À Laval ces cent ou deux cents braves ont trouvé cinq ou six Canadiens-français. Ceux-ci ont bien essayé de faire comprendre aux visiteurs qu’il n’y avait à ce moment personne à l’Université […] [.] La meute est entrée quand même. Les plus hardis se sont rendus jusque dans les salles de cours et les bureaux, en quête des drapeaux qu’ils croyaient ensevelis quelque part, sous une anti-patriotique poussière. Ne trouvant rien, ils sont sortis et ont hissé un de leurs propres haillons rouges en face de l’édifice.

[…] Durant la soirée, quelques milliers de sacripants, conduits par la jeunesse de McGill, se sont armés de bâtons et sont allés faire le siège de Laval. […] [N]os bons Canadiens-français, dont il ne restait plus à ce moment qu’une poignée à l’Université, leur ont donné une douche d’eau froide. Et faut-il encore ajouter que la police et non les étudiants, a donné le signal de l’arrosage [fig. 3].

[…]

Des coups ont été donnés, mais par la police, et parce qu’il s’agissait de prévenir, par d’énergiques moyens, une tuerie générale. L’agent Plouffe a arrêté durant la mêlée trois individus qui fonçaient sur le porche de l’Université le revolver au poing.»


Figure 3     Une poignée d’étudiants canadiens-français défendent la succursale de l’Université Laval à Montréal le soir du jeudi 1er mars 1900. En pleine tempête de neige, ils arrosent leurs confrères de McGill avec des tuyaux d’incendie. (Tirée de Latour, 1900.)
 
Les jeunes anglophones imitent les armées britanniques en rabaissant les Boers locaux. Cela dit, Hugh Graham pousse au crime. Le patron de presse donne de l’alcool à la foule qui s’enivre et cherche la bagarre (Miller, 2003, p. 48). Les éditoriaux du Montreal Star désignent ces « déloyaux » de Canadiens français à la vindicte publique. Monseigneur Paul Bruchési et le principal William Peterson de McGill doivent intervenir afin de rétablir la concorde et l’harmonie entre les races. Les « McGill » offrent une lettre d’excuse aux « Laval »[5]. Par Jingo! Bruchési et Peterson évitent de justesse l’arrivée des « commandos (Pelletier-Baillargeon, 1996, p. 171) » d’étudiants fanatisés prêts à surgir de Québec, de Kingston et de Toronto.

L’action modératrice des autorités de Laval et de McGill pacifie les milieux étudiants. Chaque groupe s’en tient à monter la garde à son établissement. Les grands journaux ne prônent pas la révolution. Ils appuient la désescalade. Ils insistent pour dire que la composition des manifestants dans les rues change. Ils repoussent les troubles aux marges de la société. Les émeutiers viendraient plus du monde ouvrier ou de gens étrangers à la ville de Montréal (La Patrie, 3 mars 1900b; La Presse, 3 mars 1900; Le Journal, 5 mars 1900).

La police municipale peine à maintenir l’ordre. Le maire de Montréal, Raymond Préfontaine, se prépare à demander l’aide des militaires (Miller, 2003, p. 51). Or, le soldat fraternise avec le « McGillois » (Asselin, 11 mars 1900). La Presse titre le 3 mars : « La milice sous les armes ». L’officier commandant du district agit avec prudence dès le 2 mars. Le lieutenant-colonel White commence par éloigner les civils anglophones du matériel de guerre. Il sécurise tant bien que mal le périmètre autour de la « salle d’exercice », rue Craig. Lorsque les Royal Victoria se mettent en marche vers la « salle des armoiries » de la rue Cathcart, des manifestants prennent peur (Le Journal, 3 mars 1900). Le 3 mars, sur ordre du gouvernement d’Ottawa, sept bataillons fournissent chacun une garde de 19 hommes, à savoir un officier et 18 soldats (Le Journal, 5 mars 1900). La troupe parade avec tambour et clairons (Les Débats, 4 mars 1900). La situation, le « cirque (Graves, 1987, p. 1758) », finit par se calmer dans les rues de Montréal.

La Chambre des communes à Ottawa et l’Assemblée législative à Québec discutent avec émotion des émeutes. Le ton monte entre les élus selon leur appartenance ethnique (anglaise ou française) et politique (libérale ou conservatrice). Robert Rumilly rapporte d’Ottawa :

«Les événements montréalais, en parfait synchronisme avec les débats du Parlement fédéral, en firent monter le ton d’une octave.

Alexander McNeil, député ontarien […] souleva l’orage, le lundi (5 mars). D’après lui, la Patrie avait causé tous les troubles par ses articles, en particulier celui du 2 mars. D’ailleurs, [Paul] Kruger dispose de fonds secrets, distribués à bon escient à Montréal…

Laurier répliqua, un peu impatienté : C’est plutôt le Star qui a excité les étudiants, grands enfants que je connais bien, pour avoir été moi-même élève de McGill.

[…]

Des Anglais à l’esprit large réprouvaient aussi le fanatisme de leurs compatriotes, surtout s’il s’agissait d’adversaires politiques ([s. d.], p. 180-182).»

Jules-Paul Tardivel complète de Québec :

«À Québec, la nouvelle de ce qui se passait à Montréal a causé une profonde émotion. Même à la Chambre, où le calme et le loyalisme règnent d’ordinaire, on pouvait entendre des propos très vifs.

Des députés ont parlé d’annexion aux États-Unis comme remède, non à la tyrannie de l’Angleterre, mais à la morgue et aux insultes des Anglais du Canada.

Un député canadien-français ayant voulu parler en anglais, pour être mieux compris de M. [Albert William] Atwater, l’un des chefs de l’opposition, ses collègues l’on prié, sur un ton significatif, de parler français. Dans une autre circonstance, ses collègues lui auraient permis de parler anglais tant qu’il aurait voulu. Mais on avait touché à la corde nationale et, Dieu merci! elle vibre encore (La Vérité, 10 mars 1900, p. 2).»

Le gouverneur général du Canada informe à chaque jour le secrétaire d’État britannique aux Colonies (Miller, 1993, p. 443). Cet accès de colère a au moins le mérite[6] de montrer à la face du monde que la « petite guerre » de Joseph Chamberlain divise le pays (Ibid., 1993, p. 443-444, 2003, p. 47-54; Rumilly, [s. d.], p. 173-185). La Patrie d’Israël Tarte reconnaît une brèche dans l’édifice canadien (3 mars 1900a). Le séparatiste Jules-Paul Tardivel essaie d’y engouffrer La Vérité (10 mars 1900, p. 2). Normand Lester rapporte l’échauffourée, les « ratonnades antifrançaises », dans son Livre noir du Canada anglais un siècle plus tard (2001, p. 198-199)! Bref, de ce portrait de famille dysfonctionnelle, revenons aux deux acteurs principaux.



      [1] « Dans la ville, assiégée depuis 118 jours, le moral était au plus bas, la famine faisait sentir ses effets et les épidémies décimaient les hommes; aussi, c’est avec une joie indicible que les éléments avancés [du général sir Redvers Henry] Buller y furent accueillis le 1er mars 1900 (Lugan, 2010, p. 310). »
 
      [2] Les Canadiens français ne possèdent pas encore de drapeau officiel. L’Assemblée législative du Québec adopte le fleurdelisé seulement en 1948.
 
      [3] BAnQ numérique offre La marseillaise canadienne-française : souvenir du conflit McGill-Laval (Rouget de Lisle et Malo, 1900). On ne dispose d’aucune information sur la fortune de cette partition musicale.
 
      [4] La succursale de l’Université Laval à Montréal devient l’Université de Montréal en 1920.

      [5] Contenu de la lettre selon La Patrie :
 
Montréal, 2 mars 1900.
 
Les sous-gradués de l’Université McGill désirent faire connaître à l’Université Laval que les motifs de leur visite d’hier matin étaient d’une nature amicale[.] [T]el fut aussi le cas pour leurs visites au Collège Bishop et aux écoles de la ville[.] [D]e plus, ils désirent exprimer leur sincère regret que ceci ait été pris en mauvaise part, et que des sentiments d’inimitié en aient été le résultat (La Patrie, 3 mars 1900c).

      [6] Un dicton suggère que la colère est mauvaise conseillère. Gustave Flaubert est un fin connaisseur des passions humaines. Or, son Dictionnaire des idées reçues consacre une entrée sympathique à la colère. Il indique : « Fouette le sang; hygiénique de s’y mettre de temps en temps (2002, p. 17) ». Pour Aristote (1883), la colère modérée procède d’une énergie qui la rend en bien des cas nécessaire.


 

Bibliographie

Aristote. (1883). «De ceux qui excitent la colère; des gens en colère; des motifs de colère». Livre II. Chap 2 dans La Rhétorique dans Poétique et rhétorique. Trad. par Charles-Émile Ruelle. Paris : Garnier Frères, pages 180-187. Récupéré de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61518494/f208.image.texteImage (Page consultée le 26 février 2022).

Asselin, O. (1900, 4 mars). «Guerre de race». Les Débats, p. 2. Récupéré de https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3689101 (Page consultée le 10 mai 2023).

        . (1900, 11 mars). «Pour Monsieur Borden». Les Débats, p. 6. Récupéré de https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3689102 (Page consultée le 14 août 2024).

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Graves, D. (1987). «La marche sur Pretoria». Horizon Canada, vol. 7. Québec : Centre d'Études en Enseignement du Canada, p. 1753-1759. ISBN : 2-89205-333-1.

Hamelin, J. et Gagnon, N. (1984). Le XXe siècle (1898-1940). T. 1 d'Histoire du catholicisme québécois. Montréal : Boréal Express, 504 p. ISBN: 2-89052-099-4.

Lacoursière, J. (1997). De 1896 à 1960. T. IV d’Histoire populaire du Québec. Préf. de Jean Hamelin. Sillery : Septentrion, 411 p. ISBN : 2-89430-309-2.

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Rumilly, R. ([s. d.]). F.-G. Marchand. T. IX de Histoire de la province de Québec, 2e éd. rev. et augm. Montréal : Bernard Valiquette, pages 173-185.

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